Comics #19 : Civil War #1-6

Civil War
2006
Marvel
Ecrit par :
Mark Millar
Dessiné par :
Steve Mc Niven

Parts 1-6 of 7

L'histoire
Un reality show version super-héros tourne mal et va générer des conséquences dramatiques. Si le coupable de cette barbarie a été clairement identifié, c'est, en réalité, l'entière communauté des super-héros qui est mise au banc des accusés. Sous la pression populaire et à l'initiative du gouvernement des Etats-Unis d'Amérique, les évènements vont se précipiter. Un loi est en passe d'être votée et elle oblige tous les êtres dotés de super-pouvoirs à déclarer leurs véritables identités sous peine de poursuite et d'emprisonnement. Le tonnerre gronde dans les rangs des super-héros et les premières dissensions éclatent. Déclarer ou non son identité, telle est la question à laquelle vous aussi pouvez répondre en choississant votre camp.

Le travail de Mark Millar
   Le récit proposé par Marvel et plus spécialement Mark Millar à l'écriture est vraiment très convaincant. Ce dernier brosse efficacement le déroulement de l'évènement en dressant un portrait des deux camps. Les dialogues sont nombreux et les confrontations sont autant une manière pour bon nombre de protagonistes d'afficher leurs convictions. Les différents super-héros affirment une vraie personnalité et ne sont pas là pour jouer les faire valoir. Mark Millar est extrêmement doué pour mettre tout cela en scène.  Et ce n'est une chose aisée car il y a tant à dire, tant d'histoires à raconter. L'habileté est justement de ne pas proposer une histoire décousue tant il existe d'évènements au sein même de Civil War.

Civil War and co
   Devant cette densité d'information, la série Civil War se suffit à elle-même même si l'on peut être tenter d'en savoir davantage sur les à-côtés. A ce propos, Civil War, c'est aussi une multitude de tie-in soit une bonne quinzaine d'autres parutions qui mettent en lumière cette guerre civile. Soyons honnêtes, la plupart sont tout à fait dispensables. Pour ma part, j'ai choisi de suivre également Amazing Spider-Man car Peter Parker est un personnage-clé de Civil War et les répercussions sur la vie du tisseur vont être très importantes.

La responsabilité des super-héros
   Le thème abordé dans Civil War ne date pas d'aujourd'hui. Les responsabilités des super-héros sont fréquemment mises en avant dans les comics. Qu'ils protègent la planète et sauvent des vies sont une chose mais la population n'est pas prête à tout accepter et notamment parfois d'importants dégâts collatéraux, matériels et humains, au nom de cette protection.
   D'ailleurs, d'un l'autre côté, les super-héros se sentent souvent injustement incriminés au regard du nombre de vies qu'ils ont sauvé. Ils voient souvent les bénéfices de leurs actes et considèrent que la dangerosité des suspects qu'ils doivent appréhender rend les situations impossibles à maîtriser en totalité. La volonté de nuire des criminels est parfois double dans le sens où ils agissent pour terroriser la population mais aussi font du super-héros une cible privilégiée et essaie bien souvent de le décrédibliser. En cela, la seule présence d'un super-héros est parfois propre à attirer, non pas la petite criminalité mais des menaces bien plus grandes où un fou dangereux ne cherchera qu'à défier son ennemi dans des zones habitées en faisant peser sur les épaules du super-héros la responsabilité d'éventuelles pertes en vies humaines.
   La frontière entre l'adulation et la haine du public est souvent mince. Alors, lorsqu'arrive un incident comme celui de Stamford, c'est la goutte d'eau de trop et pour une majeure partie de la population, cela a assez duré. Les super-héros doivent assumer les responsabilités de leurs actes et ne doivent en aucun cas agir en toute impunité même pour le bien de l'humanité. Mais si ce thème n'est pas neuf, Civil War va beaucoup plus loin en posant les vraies questions et en impliquant les super-héros dans le débat, voir même en les plaçant devant le fait accompli.

Things will never be the same again
   Cette formule tant de fois utilisée à tort et travers pour vendre une série pourrait enfin prendre sa véritable signification car sans cela, les seuls décrédibilisés seraient les gens de chez Marvel. On ne peut impunément et incessamment promettre la révolution et se contenter d'éliminer un super-héros de catégorie C ou de nous livrer de touchantes accolades de super-héros qui regrettent de s'être tapés dessus. Au vu des 6 numéros parus, il semble que nous soyons engagés sur une voie de non retour.  Gageons que Marvel tienne ses promesses et faisons confiance à Mark Millar et Steve McNiven pour nous livrer un chapitre final grandiose. La réponse, le 21 février.