Au théâtre #1 : Sur la route de Madison

"Sur la route de Madison"
Adaptation du roman de Robert James Waller
Mise en scène : Anne Bourgeois
Comédiens : Alain Delon, Mireille Darc

Mardi 06 février 2007, 20h00, Théâtre de Marigny, Paris.
Premiers pas dans un théâtre. Un très beau cadre, feutré, intime. Un bon placement (19ème rang, Orchestre) quoique, selon moi, le 10ème rang offre un meilleur rendu visuel et sonore. Un public discipliné et enthousiaste d'une moyenne d'âge supérieure à 50 ans.

Un film et des acteurs mythiques
Au menu, "Sur la route de Madison", une pièce dont le seul titre ne sera pas sans vous rappeler la version adaptée au cinéma où Clint Eastwood et Meryl Streep se donnaient la réplique. Mais là, c'est en version française, sur les planches et avec deux stars du cinéma français, Alain Delon et Mireille Darc. Pour ceux qui connaîtraient le film, il est parfois difficile de ne pas se livrer à des comparaisons. Pour les fans et les simples curieux, il faut occulter le fait que sur scène, face à vous, c'est tout de même Alain Delon et Mireille Darc et ce n'est pas rien. La curiosité passée, l'immersion se fait d'elle même. Vous voici plonger dans l'histoire d'amour qui va réunir Robert Kincaid, photographe au National Geographic et Francesca Johnson, une mère de famille, déchirée entre l'amour pour ce photographe et son devoir de mère et de femme.

Comme dans le film ?
Comme je le disais, il convient d'oublier le film. Cette tâche n'est pourtant pas aisée car la mise en scène est très cinématographique. Multiples décors, flashbacks, voix-off, musiques... des éléments qui m'amènent à me demander si le metteur en scène, Anne Bourgeois et les adaptateurs Didier Caron et Dominique Deschamps ne se seraient pas davantage inspirer du film que du livre. Remarquez, n'ayant pas lu le livre, il m'est difficile de me prononcer. Mais même le jeu des acteurs offre une importante ressemblance avec celui de la version filmée. Peu importe, car les acteurs sont très convaincants.

Quels acteurs !
Alain Delon impose son charisme. Sa seule voix envahit la pièce et laisse le spectateur muet. Il se montre attentionné et nous livre une sensiblité que nous ne connaissions pas. Mireille Darc est jolie et naturelle. Elle incarne la joie de vivre puis se plonge dans une tourmente mélancolique. Lorsque l'émotion atteint son paroxysme, elle exprime la souffrance qui est en elle avec une conviction sans faille. Du grand art. Le troisième protagoniste de l'histoire, Benoist Brione, incarne le mari de Francesca et fait une entrée fracassante. Il dynamise, parfois avec humour, la pièce même si le spectateur sait combien ce retour place Francesca face à un choix cornélien.

Fort en émotions
La pièce débute assez lentement puis l'émotion s'installe progressivement jusqu'au final où le coeur bat à tout rompre et où les frissons vous parcourent. L'émotion vous envahit.  Vous êtes seul, les yeux rivés sur la scène où le drame se joue. La magie opére à merveille. Lorsque le spectacle se termine, vous resterez encore pendant un moment submergé par l'émotion avant de partager enfin vos sentiments. Après avoir vu la pièce, nous aurions aimé nous y replonger encore une fois, ne jamais quitter ces lieux et revivre les bonheurs et les drames de ce couple.

Alors si vous aimez le théâtre et les sentiments profonds, si vous croyez qu'une histoire d'amour comme celle de Robert et Francesca est possible et que 4 jours peuvent bouleverser à ce point deux vies, vous aimerez cette pièce comme je l'ai aimé. En vous souhaitant une très bonne séance.

Comments

[mi-souris]

Moi j'ai beacoup aimé le film, mais je ne le regarderai pas 2 fois. La fin m'a brisé le coeur...

[Erwan]

Sans complaisance aucune mais pour qui n'a pas aimé le film, il me semble très difficile d'apprécier ce qui se dégage de cette pièce. Pourtant de l'émotion il y en a pour qui veut bien ouvrir son coeur...

[Kahiayra]

Tout a dû commencer par un raccourci qu'il n'a jamais trouvé :

Le harakiri du Samouraï
avant le comble ds Astérix aux Jeux Olympiques
où là, il n'y aura + que La Vache Qui Rit...

http://leplateaudtoros.blogspot.com/2007/02/sur-la-route-de-madison-de-james-waller.html